Accès au logement : les règles très strictes encadrant les locations de courte durée ne sont pas la solution

Soutenir l’accès au logement nécessite de s’attaquer aux causes profondes de la crise du logement – la vacance et le déficit de construction. Des données indépendantes1 montrent que les mesures très strictes sur les meublés de tourisme mises en place par certaines grandes villes, comme Paris et Bordeaux, n’ont pas produit les effets escomptés.

Partout où elles ont été mises en place, les règles strictes et non ciblées sur les locations de courte durée n’ont pas tenu leur promesse d’améliorer l’accès au logement. De New York, à Amsterdam en passant par Paris et Bordeaux, trouver un logement abordable relève toujours du parcours du combattant. Parallèlement, ces mesures se sont accompagnées d’effets de bord significatifs. Elles ont pénalisé le pouvoir d’achat des familles françaises louant occasionnellement leur hébergement et les revenus des commerces locaux, tout en augmentant les prix des hôtels – renchérissant ainsi le prix des séjours touristiques pour de nombreuses familles, qui se sentent de plus en plus exclues des séjours en ville.2

Prenons les exemples de Paris et Bordeaux, qui ont mis en place – il y a 8 ans – une interdiction de fait de la location de résidences secondaires3 :

  •  A Paris, depuis 2017
    • Les loyers et les prix à l’achat des logements ont augmenté (+13 % et +6 % respectivement4). 
    • Le prix moyen d’une nuit d’hôtel a augmenté de 70 % en 8 ans5.
    • Alors que les logements vacants représentent près de 10 % du parc immobilier de la ville en 2022 selon l’INSEE, les locations de courte durée louées intensément6 sur Airbnb n’en représentent que 0.4%7, soit 25 fois moins8.
  •     A Bordeaux, depuis 2017 
    • Les loyers et les prix à l’achat des logements ont augmenté (22 % et 10 % respectivement).
    • Au cours des 8 dernières années, le prix d’une nuit d’hôtel a augmenté de 25 %9
    • Les locations de courte durée louées intensément  sur Airbnb ne représentent que 0,3 %10  du parc de logements bordelais – soit 24 fois moins que  les logements vacants qui représentent 7 % des logements en 2022 selon l’INSEE. 

Cette situation ne s’améliorera pas avec la récente décision de ces deux villes de baisser  à 90 jours la durée pendant laquelle les habitants peuvent louer leur résidence principale – des hébergements qui, par nature, ne reviendront pas sur le marché du logement.

« La difficulté que rencontrent de nombreux Français pour trouver un logement est une réalité incontestable. Cependant, leur faire croire que la mise en place de règles disproportionnées encadrant les locations de courte durée permettra de résoudre le problème est une idée fausse. Bien que concentrées dans certains quartiers de grandes villes, les locations de courte durée louées intensément sur les plateformes ne représentent que 0,2 % du parc de logements en France. Lorsque trop nombreux, ces investissements locatifs peuvent être encadrés grâce à des mesures ciblées, et nous soutenons pleinement les municipalités dans cette démarche » déclare Clément Eulry, Directeur d’Airbnb France. « Nous devons protéger les possibilités offertes au Français d’héberger et de voyager. Lorsqu’elles sont encadrées de manière responsable par les communes, les locations de courte durée dynamisent les économies locales et peuvent contribuer à soutenir les politiques de logement. »

Le tourisme est l’un des moteurs essentiels de la croissance et de la compétitivité de la France, créant des emplois non délocalisables, revitalisant des territoires plus éloignés, et générant des recettes fiscales importantes. Une étude récente de Terram11 montre qu’un Français sur deux a déjà utilisé Airbnb, soulignant l’attrait des Français pour le bon rapport qualité/prix et la flexibilité de cette offre. En 2023, les séjours effectués dans des hébergements loués sur des plateformes de location de meublés de tourisme ont généré plus de 43 milliards d’euros pour l’économie française, dont plus de 7 milliards dans les zones rurales12. Et le revenu annuel médian des hôtes français était de 3 800 €13, loin de l’image des gros investisseurs.

Les solutions d’Airbnb pour soutenir l’accès au logement

Airbnb soutient qu’une politique du logement efficace doit s’attaquer aux causes profondes et structurelles de cette crise – le manque de construction et la vacance – tout en encourageant l’accès à la propriété, et la location de courte durée occasionnelle qui permet à de nombreux Français de compléter leurs revenus. Les revenus générés par les locations de courte durée peuvent contribuer à améliorer la situation du logement en France.

  • Soutenir l’accès à la propriété : les revenus issus des locations de courte durée peuvent aider les ménages à financer l’achat de leur logement. À l’image du Royaume-Uni et de la Suisse, faciliter la sous-location occasionnelle, notamment pour les étudiants et les jeunes actifs, pourrait leur permettre d’économiser pour se constituer un apport et ainsi accéder à la propriété. Airbnb propose également de mieux collaborer avec les banques pour qu’elles prennent davantage en compte ces revenus occasionnels dans le calcul de leur capacité d’emprunt.
  • Encourager les modèles de location mixte – comme à Nice – où les logements peuvent être loués aux étudiants durant l’année scolaire, et l’été à des voyageurs.
  • Encourager l’investissement pour la rénovation et la réutilisation des logements vacants : Plus de 3 millions de logements sont vacants en France, souvent parce que les coûts de rénovation et les démarches administratives découragent l’investissement. Des dérogations administratives accordées aux logements vacants depuis plus de trois ans, autorisant la location de courte durée pour une durée limitée en échange de travaux énergétiques, pourraient soutenir la remise sur le marché de logements inoccupés dans les villes françaises.
  • Introduire des quotas ciblés et fondés sur des données, tout en protégeant la possibilité d’accueillir des voyageur de manière occasionnelle : Adaptés à chaque quartier, les quotas peuvent permettre aux élus locaux de limiter les locations saisonnières dédiées lorsque cela est nécessaire, tout en permettant aux propriétaires de louer occasionnellement leur résidence principale, leur maison de famille ou leur pied-à-terre. Ces limitations devraient également s’appliquer aux autres formes d’hébergement touristique, notamment les hôtels, dans les quartiers sous tension. Airbnb continuera de mettre à disposition des collectivités P.A.N.D.A., un portail créé par la plateforme où elles peuvent accéder aux données sur l’activité  des hôtes, quartier par quartier.

1Données de Meilleurs Agents – spécialiste de l’évaluation immobilière en ligne
2Plus d’un tiers des parents français ont déjà renoncé à un séjour en famille dans une grande ville, principalement en raison de la difficulté à trouver un hébergement adapté aux enfants, selon une récente étude de Verian.
3Il y a huit ans, Paris et Bordeaux ont mis en place une interdiction de facto de la location de résidences secondaires (compensation au premier bien) et, plus récemment, une limitation à 90 jours de la location de résidences principales.
4Selon les données de Meilleurs Agents – Augmentation des loyers et des prix des logements à Paris – de 2017 à aujourd’hui.
5Selon les données de Costar – Augmentation des prix des hôtels de 2017 à aujourd’hui
6Bien loués plus de 120 jours par an sur Airbnb.
7Selon des données internes basées sur le nombre de logements loués pendant plus de 120 jours sur Airbnb en 2024.
8According to INSEE
9Selon les données de Meilleurs Agents – Augmentation des loyers et des prix des logements à Paris – de 2017 à aujourd’hui.
10According to data from Costar -Increase in hotels prices  from 2027 to now
11Selon une étude menée par Terram –  Tourisme 2.0 : anatomie de la France Airbnb
12Selon une étude de Deloitte – Contribution économique des hébergements de courte durée loués par les plateformes en France
13 Revenu médian des hôtes Airbnb en France en 2024